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Vendredi 5 Juillet 1940

Ce matin réveil à 6 h. Comme nous ne partons pas au travail avant 9 h, je peux décrire ma nouvelle prison. Nous y serons bien mieux qu’au camp.

C’est une baraque en bois composée d’une cuisine et d’une grande pièce à usage de chambre et réfectoire. Nous avons des paillasses, des tables et des bancs. Toutes les fenêtres sont grillagées et autour de la baraque, il y a une basse clôture en barbelés.

Heureusement nous sommes presque toujours aux champs. Aujourd’hui nous sarclons des betteraves. La nourriture est la même qu’au camp mais plus abondante et elle suffit.

 

 

 

Dimanche 7 Juillet 1940
7eme

Ce matin je retourne aux champs jusqu’à onze heures, et cet après-midi, comme nous avons repos, j’en profite pour laver mon linge et coudre ainsi que pour faire ma toilette en entier, non par besoin mais par nécessité car j’étais vraiment sale.

J’ai aussi pensé beaucoup à ma petite Henriette car la semaine est si bien occupée que je pense moins à ma misère mais que je pense toujours à ma femme.

 

Samedi 6 Juillet 1940

Ce matin, je suis retourné sarcler les betteraves à la main, et l’après-midi, j’ai conduit une machine à biner. C’est plus fatigant que le travail à la main, mais pour moi, c’était plus intéressant.

Les journées sont moins longues qu’au camp malgré que nous nous levons à cinq heures pour nous coucher à dix heures. Pendant que je travaille j’oublie mes soucis.

Il y a quelques potins qui circulent mais ils ne sont guère possibles, on dit que la France et l’Angleterre se battent.


 

Lundi 8 Juillet 1940

Ce matin, changement de travail. Je suis allé répandre de l’engrais dans des champs de patates.

Nous sommes avec des paysans allemands et ils sont assez chics pour nous. Il y en a un qui nous donne du tabac et qui sépare son casse-croûte avec nous.